Vigneron et fils unique de Jeanne-Marie, M. Benoît POINT s’est marié avec Jeanne Henriette THOMAS (1904/1970) le 16/02/1924. C’est un Vigneron de naissance. Il aidait sa mère bien avant d’être un homme. M. Benoît POINT a été incorporé dans les chasseurs alpin pour la guerre de 1914, puis revient, sain et sauf, à la maison en 1918 pour travailler au domaine.
Benoît a hérité du privilège de sa mère MADAME VEUVE POINT de produire son eau de vie; eau de vie consommée chaque soir car disait-on, une petite goutte aidait au sommeil. Entre amis, comme un rituel, on buvait “la Gniole” à la maison.
Certaines soirées d’hiver étaient organisées avec le “vin nouveau première pressée”, fait de jus de raisin et accompagné de châtaignes : les enfants du villages pouvaient venir avec leurs parents, plusieurs familles accueillaient à tour de rôle.
Lors des vendanges, pour être prêt au lever du soleil afin de travailler avant qu’il ne fasse trop chaud, le réveil des vendangeurs qui dormaient dans le grenier à foin était fait au son du clairon. Au petit déjeuner : soupe, lait de chèvre avec un petit bout de chocolat fondu, pain et confiture pour l’énergie ! Pendant toutes les vendanges, M. Benoît POINT dormait au calme dans l’écurie, avec le cheval. Ainsi, il avait chaud et récupérait pour être d’attaque le jour suivant.
Dans le village, tout comme MADAME VEUVE POINT, Benoît était connu et avait bonne réputation. Il parlait facilement avec tout le monde. Benoît étant décédé très vieux, il était devenu une figure emblématique du village. Il racontait l’histoire, le bon vieux temps où les choses se faisaient simplement, toujours le sourire aux lèvres.
Il parlait du passage de la charrue à la voiture à clé, à la voiture à traction, à la voiture… quelle aventure ! Lui, à l’époque, possédait une mobilette ce qui était déjà bien. En 1987, pour rendre visite à ses petits-enfants, M. Benoît Point est parti en Egypte en avion. Quelques années plus tard, en 1992, il a eu la chance de pouvoir faire un baptême de l’air en hélicoptère. Aventurier, il avait soif de découvrir et de voir le monde autrement : un trait de caractère certainement transmis par sa mère !
Toujours positif et de bonne humeur, sa mère lui avait appris à voir le verre à moitié plein plutôt que vide. La casquette était de mise : même si elle n’avait pas la même forme que celle du père Bugeaud, il chantonnait souvent cette chanson, écrite en 1846. Il chantait aussi Gugus avec son Violon, il adorait cette chanson
M. Benoît POINT est décédé chez lui, riche, très riche de son vécu, mais vivant avec le confort qu’il voulait bien s’accorder :” point trop n’en faut” disait-il !